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Climat

[Tribune] Top départ pour la Convention citoyenne métropolitaine pour le climat !

By Climat, Média

Francis Dietrich

Co-président de groupe

Céline Deslattes

Co-présidente de groupe

Composée de 150 citoyennes et citoyens tirés au sort, la convention climat métropolitaine permettra tout au long de l’année 2021 de débattre, proposer et engager plus encore notre territoire vers la résilience écologique.
L’urgence à agir n’est plus à démontrer, les scientifiques sont unanimes : le compte à rebours climatique est là. Ici les Alpes sont 2X plus touchées par le dérèglement climatique qu’ailleurs. La pleine implication citoyenne est déterminante pour partager ces enjeux majeurs.
Les compétences métropolitaines en matière d’alimentation, habitat et mobilités sont au coeur de l’impérative transformation de nos modes de vie pour relever ensemble ce défi inédit. Associant dans la démarche toutes les forces vives de notre territoire associations, champ universitaire et économique notamment, la convention citoyenne sera l’occasion de booster les actions du Plan Climat métropolitain. Soyons à la hauteur et au rendez-vous : donnons-nous les moyens de réussir !

[Qualité de l’air] Lettre ouverte de de Florent Cholat, maire de Champagnier, et Eric Piolle, maire de Grenoble

By Capitale verte, Climat

Eric Piolle

Maire de Grenoble

Florent Cholat

Maire de Champagnier

Aujourd’hui, Lundi 11 Janvier, s’est achevée la période de 6 mois laissée par le Conseil d’Etat au Gouvernement français pour remplir ses obligations concernant la qualité de l’air sur 8 zones urbaines en France dont Grenoble.

Plus d’une mort sur dix est due à la mauvaise qualité de l’air en Europe. Ce chiffre glaçant l’est d’autant plus qu’il se double d’inégalité sociale. Les plus précaires, celles et ceux qui vivent en périphérie de nos villes, à proximité des industries et infrastructures routières, sont les plus durement touché-es, alors même que les 10% les plus riches polluent autant que la moitié la plus pauvre de la population.

A la mi-février, dans le cadre d’une autre affaire, le gouvernement Français aura par ailleurs épuisé les 3 mois de délai accordé par le Conseil d’Etat pour apporter les preuves de son action pour respecter la COP21 et ses engagements internationaux. Grenoble était associée à cette démarche juridique inédite avec Grande Synthe, Paris, et plusieurs ONG. Cette inaction coupable aggrave considérablement le retard français pour atteindre les objectifs des Accords de Paris en termes de réduction des émissions polluantes de Gaz à Effet de Serre.

Face au défi climatique qui mêle urgence sociale, environnementale et sanitaire, nous avons le devoir d’agir. Etat mais aussi Métropole, syndicat de mobilités et communes, à chaque échelon nous devons accélérer les transitions, pour moins de pollution de l’air et plus de justice sociale.

Nous devons appeler à la mobilisation générale sur le bassin de vie grenoblois : l’année qui s’ouvre à nous doit être celle de l’amélioration de la qualité de l’air.

Cessons de nous renvoyer la balle, l’heure est au partenariat renforcé. Face à l’inaction de l’Etat, notre territoire, particulièrement touché, doit rester pionnier dans cette lutte. Depuis 2014, nous agissons pour réduire les émissions qui impactent la vie et la santé des Grenoblois-es.

Dans les mois qui viennent, en nous appuyant sur le travail de la Convention citoyenne pour le climat, plusieurs mesures doivent être mises en œuvre pour améliorer rapidement et durablement sur la situation en termes de qualité de l’air qui met en péril le vivre ensemble et la préservation de notre écosystème.

Le chauffage au bois est l’une des principales causes de pollution de l’air sur l’agglomération. Nous devons accompagner chacun-e pour changer de mode de chauffage et prendre ainsi soin de la santé de toutes et tous. En augmentant les aides pour le renouvellement du chauffage individuel et en visant la gratuité du changement de dispositif pour les plus modestes, nous pouvons nous attaquer efficacement et rapidement à cet enjeu.

A l’horizon 2030, Grenoble devra être sortie des carburants fossiles. La mise en place d’une Zone à faibles émissions pour tous les véhicules est une priorité absolue sur 2021. La Métropole et l’Etat doivent prendre les mesures nécessaires. Nos communes sont prêtes depuis plusieurs années à un tel dispositif sur leur territoire, alors n’attendons plus !

Ici aussi c’est la solidarité qui doit nous guider, en accompagnant les usagers de véhicules individuels pour changer de moteur, comme nous l’avons fait avec les professionnels. Plus écologique, plus économique, plus social qu’un changement de véhicule, le Retrofit (passage d’un moteur thermique à un moteur électrique) est autorisé depuis avril 2020 et permettra de soutenir l’emploi local. En parallèle, dans la continuité des préconisations de la convention citoyenne climat, il est nécessaire et cohérent de lancer une étude concernant les véhicules les plus lourds et les plus émetteurs de gaz à effet de serre (de type SUV) au niveau Métropolitain. Les SUV sont la seconde source d’augmentation des GES dans le monde.

Améliorer les infrastructures pour les vélos et les transports en commun est une exigence pour permettre à chacun-e de se déplacer facilement au quotidien. Meilleurs pour la santé, bons pour le climat, plus justes pour tous et toutes, ces modes de transport doivent faire l’objet d’aménagements dès maintenant et tout au long de la décennie pour remplir les objectifs du Plan de déplacement 2030 à l’échelle métropolitain. Le plan de doublement du réseau Chronovélo, et les projets de Trambus et de RER Métropolitain se font attendre. En parallèle, à l’heure où la crise touche durement les plus modestes, les études sur la gratuité pour les plus précaires de la totalité du réseau de transport en commun doivent être validées pour une mise en œuvre en 2021. Pour préserver notre air, redynamiser le commerce de la Métropole et écrire une page de l’histoire de notre bassin de vie, la gratuité totale du réseau pour toutes et tous les weekends doit également être une première étape à franchir dès 2021.

Réduire les émissions c’est aussi adopter de nouveaux usages pour l’automobile, en passant massivement à l’autopartage et au covoiturage. En incitant les ménages à abandonner leur voiture pour l’autopartage, grâce à une flotte portée à 1000 véhicules d’ici 2026 et à une gratuité de l’abonnement pour accompagner la démotorisation, c’est une autre ville qui se dessine : une ville moins polluée, où l’espace public est libéré et rendu aux habitant-es. La Métropole et l’Etat ont leur rôle à jouer dans ce changement de paradigme, en réservant certaines voies au covoiturage, comme nous l’avons fait en septembre avec l’ouverture de la première voie sur autoroute réservée à cet usage en France.

Enfin, pour faire face aux pics de pollution, nous portons un protocole d’alerte pollution plus exigeant. L’Etat doit revoir ses seuils de déclenchement en accord avec les nouveaux seuils d’ATMO, plus exigeants et donc plus protecteurs. Cela conduira probablement à des alertes pollutions plus nombreuses au cours de l’année et des mesures associées (gratuité transport en commun…) plus régulièrement mises en œuvre.

Toutes ces mesures ne peuvent s’imaginer sans le concours des communes, premier échelon de proximité. Grenoble, Capitale verte européenne 2022, jouera son rôle pour impulser des mesures fortes et ambitieuses, et répondre avec courage au plus grand défi de notre époque.

Guide des producteurs locaux 2020 pour manger local

By Alimentation, Climat

Manger local, c’est encourager une économie de proximité, privilégier des produits frais et réduire l’empreinte écologique du transport de marchandises.

Nous avons la chance de bénéficier sur le territoire de la Métropole grenobloise d’une agriculture diversifiée et de qualité produite en plaine et en montagne.

Les producteurs locaux qui valorisent le tissu économique « réduisent au maximum les gaspillages, préservent la biodiversité et atténuent les effets du changement climatique » comme le préconise le Pacte pour une politique alimentaire urbaine validé en 2015 par la Métropole.

[Intervention] Climat : ré-haussons les objectifs

By Climat, Conseil métropolitain

Yann Mongaburu

Vice-président en charge du défi climatique

Merci Monsieur le vice-président, chers collègues,

Le débat qui nous anime a été entamé en commission.

Il est crucial. Bien sûr, nous sommes favorables à une charte partenariale avec les communes. C’est nécessaire. Utile.

Mais il est tout autant nécessaire d’être clair et convergents sur les objectifs que nous nous fixons, surtout pour une charte qui couvre 2020-2026, l’intégralité du mandat qui s’ouvre…

Merci donc au vice-président d’avoir réintégré dans la délibération un niveau d’objectif. En l’occurrence -50% GES entre 2005 et 2030.

Or, chers collègues, il ne peut pas nous échapper, dans cette assemblée, le débat vif, porté par les scientifiques d’abord, les citoyens ensuite avec les marches climat et notre affaire à tous qui a réuni plus de 2 millions de signature pour engager un recours climat contre l’Etat français. Je suis convaincu que nous avons été nombreux à signer le soutien à ce recours.

Depuis, que s’est-il passé ?

La nouvelle commission européenne propose de rehausser les objectifs européens de réduction des GES à 55% d’ici 2030.

Face à la commission, le parlement européen s’est réveillé et a voté largement dans la nouvelle loi climat européenne un objectif de réduction de 60% des GES d’ici 2030. Ce simple objectif de 60% -celui choisi par le Parlement européen – nécessiterait déjà de rehausser les objectifs de notre PCAEM (à 55% au lieu de 50, un effort de 5 points ou 10% supplémentaires). Mais comme nous l’a communiqué le Vice président Verri, que je remercie encore, rejoignant les scientifiques, les Nations Unies indiquent qu’il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre européennes d’au moins 65 % d’ici à 2030, ce qui ramené à l’année de référence de notre PCAEM (qui est 2005 et non 1990) appelle un objectif de 60% de réduction des GES (un effort de 10 points ou de 23% supplémentaires !), un objectif de 60% d’ici 2030, non pas pour être un territoire pionnier, précurseur, simplement pour prendre notre, notre juste part, proportionné et équitable de ce que l’Europe doit réaliser comme trajectoire.

Chers collègues, hier –comble du calendrier- pour la 1ère fois le Conseil d’Etat a enjoint l’Etat français a lui démontrer sous 3 mois, sous 3 mois, que le retard que prend la France depuis 2015 reste compatible avec la loi climat. Cette décision est historique. Pour la première fois, l’Etat doit faire la démonstration que le niveau de son action est compatible avec la COP21.

Cette décision du Conseil d’Etat est la suite de l’affaire du siècle signée par plusieurs millions de citoyens. Elle est la suite d’un recours engagé par la Ville de Grande-Synthe, appuyée par des associations de justice climatique (Oxfam, Greenpeace, FNH, Notre affaire à tous) et par deux communes qui s’y sont jointes, la capitale et une commune de notre territoire, Grenoble. Permettez moi un passage de la décision du Conseil d’Etat : « la région parisienne comme l’agglo… »

Chers collègues, il nous semble que nous ne pouvons pas fermer les yeux ni sur les alertes des scientifiques ni sur la mobilisation citoyenne ni sur la décision de justice historique du Conseil d’Etat. C’est pour quoi, parce que notre territoire est à la fois l’un des plus sensible au dérèglement climatique et parce qu’il a toujours été pionnier, que nous vous proposons d’amender cette délibération pour engager sans attendre la révision du PCAEM en ré-haussant nos objectifs à 60% d’ici 2030, en engageant sans attendre les études du scenario dit « de rupture » avec la communauté scientifique locale et en prévoyant que la charte que nous votons ce jour s’y conformera.