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Cycle de l’eau

L’histoire de l’eau de Grenoble : une bataille pour une gestion durable et publique d’un bien commun

By Cycle de l'eau
source : Dauphiné Libéré

La journée mondiale de l’eau le 22 mars est pour nous l’occasion de revenir sur les luttes autour de la re-municipalisation de l’eau potable sur notre territoire dans les années 1990. Pour la 1ère fois en France un territoire a repris la main sur la gestion de l’eau.  L’eau potable est aujourd’hui un service public qui appartient aux grenobloises et grenoblois. A l’heure du changement climatique et des tensions sur cette ressource une gestion publique de l’eau guidée par l’intérêt général est une condition nécessaire pour prévenir les conflits d’usages et garantir les besoins vitaux de toutes et tous.

En France la distribution de l’eau potable est un service public essentiel, vital. Mais ce service public a été délégué à des sociétés privées pour plus de 57% de la population, notamment dans les villes. Cette forme de délégation du service public de l’eau à des grandes sociétés privées s’est généralisé en France depuis les années 80 : ces entreprises privées de l’oligopole de l’eau proposent aux municipalités françaises d’exploiter le service public de l’eau sous forme de « délégation de service public » ou « concession de service public » et réalisent des profits considérables sur les consommations des usagers.

Avoir un service public de l’eau potable n’est pas un acquis. Une telle situation résulte de décisions et de luttes politiques des actrices et acteurs de la collectivité, soucieux du service public et des intérêts des usagers. C’est le cas à Lyon où la métropole a récemment repris la gestion de l’eau potable en régie publique après des décennies de délégation à Véolia (ex Générale des eaux). Cette gestion publique permet à la Métropole de Lyon d’avoir la main sur la production et la distribution d’eau potable, et donc d’assurer une gestion durable et équitable de la ressource. Une tarification progressive va entrer en vigueur dès 2025 : les premiers m3 d’eau essentiels pour les besoins vitaux seront gratuits, alors que les gros consommateurs (essentiellement les industriels) payeront le prix fort.

Sur notre territoire grenoblois : la gestion publique fruit d’une longue bataille politique et juridique

L’eau potable de Grenoble est la 1ère à avoir été re-municipalisée en 2000 après onze ans de délégation au privé. Ce sont les batailles politiques et judiciaires menées pendant 10 ans par des élu.es écologistes, des associations d’usagers, et des lanceurs d’alertes locaux qui ont permis de reprendre le contrôle de ce bien commun.

Alors que les grandes ressources en eau potable de Grenoble (le site de captage de Rochefort est la source d’eau potable la plus abondante de la région Rhône-Alpes) sont sous la responsabilité publique des différentes municipalités depuis 1882, le maire de droite de l’époque M. Carignon fait fi de l’histoire de notre territoire et privatise en 1989 le service de l’eau et de l’assainissement de Grenoble au profit de la Lyonnaise des Eaux via long un contrat de Délégation de Service Public de 25 ans. A travers cette privatisation, le maire a en réalité passé un pacte de corruption avec la Lyonnaise des Eaux et s’est personnellement enrichi sur les factures des contribuables grenobloises et grenoblois.

Quelles sont les conséquences d’une telle privatisation du service public de l’eau ? C’est Raymond Avrillier, ancien élu municipal de 1989 à 2008, et membre du conseil d’exploitation des régies eau et assainissement de Grenoble Alpes Métropole depuis 2015, qui a participé à la lutte pour rendre aux Grenobloises et Grenoblois ce service public qui l’explique le mieux :

« Cette privatisation est une suppression des services communaux assurant la compétence : à compter de 1989 il n’y avait plus de service public s’occupant du service public de l’eau. ». […] Le personnel public est passé sous le régime de droit privé, les compétences techniques et financières de la ville disparaissent, ainsi que les documents, données et outils de base transférés au privé ; les tarifs ne sont plus fixés chaque année par le conseil municipal, mais fixés pour 25 ans dans le contrat entre la ville et le groupe privé, avec des évolutions indicées dont la valeur réelle va échapper aux élu·es, aux usager·es, à la collectivité. » (entretien Mediapart 2015, lien ici) Pour les usagères et usagers le contrat de délégation au privé augmente les tarifs de l’eau de 51% entre 1990 et 1995. La Lyonnaise des Eaux peut alors avec ces bénéfices rembourser les droits d’entrée qu’elle a versé à la ville et les abus de biens sociaux qu’elle a octroyé au profit personnel du maire et de ses proches pour obtenir le contrat.

C’est à partir de 1995 que la nouvelle municipalité de gauche et écologiste s’est engagée à une re-municipalisation du service public de l’eau. La bataille se fait sur plusieurs plans :

  • Judiciaire avec la révélation puis la reconnaissance par la justice de la corruption de l’ancien maire dans le cadre du contrat en 1995
  • Administratif avec une vingtaine de recours au tribunal par des élu.es écologistes concernant les contrats de délégation de service public, pour mettre fin à ces illégalités
  • Sur le plan politique avec des bras de fer entre les élu.es écologistes et le nouveau maire socialiste qui a retardé la re-municipalisation publique.

Même après la victoire juridique et la condamnation de M. Carignon la reprise en gestion publique n’a pas été automatique. Le nouveau maire, Michel Destot, a malgré ses promesses de retour du service de l’eau dans le giron public, prolongé le contrat de délégation du service public avec la société privée de la Lyonnaise des eaux, transformée en Société des Eaux de Grenoble sous forme de société d’économie mixte (détenu à plus de 50% par la collectivité). Soit la même société, qui a donc pu continuer ses activités. Et lorsque les élu·es écologistes obtiennent enfin l’obligation pour la municipalité de mettre fin au contrat avec la Lyonnaise des eaux, le maire choisi quand même d’indemniser la Lyonnaise des eaux, à hauteur de 13 millions d’euros, à charge de la commune et des usagers… pour la corruption. Ce n’est donc qu’en 2000 que les élu.es écologistes ont pu imposer le retour de la gestion en régie publique de la ressource en eau pour laquelle elles et ils ont agi depuis 1989.

Pourquoi une re-municipalisation du service public de l’eau potable ? Quels bénéfices d’une gestion publique de l’eau potable ?

Selon Raymond Avrillier « Par la re-municipalisation de ces services publiques essentiels en associant les usagers aux instances de décisions, et en participant activement à ces instances démocratiques, nous avons fait réaliser, par exemple, 20 millions d’euros d’économies aux usagers de l’eau de Grenoble de 2000 à 2008, et multiplié par trois les travaux d’entretien- renouvellement délaissés par le délégataire privé. » (Politeia, 31/12/2017)

En 2013, une société publique locale (SPL) a été créé, en plus de la régie municipale de l’eau, pour assurer la production et la distribution de l’eau aux usagers en anticipation du transfert de la compétence eau de la commune à la métropole en 2015.

C’est dans le cadre de la loi MAPTAM que la ville de Grenoble a transféré sa compétence eau potable à la Métropole en 2015. La gestion de l’eau publique perdure donc aujourd’hui sous forme de régie intercommunale, et tous les métropolitain.es bénéficient d’un bien commun re-municipalisé grâce aux luttes politiques et juridiques des années 1990.

Un comité des usagers de l’eau et de l’assainissement a été mis en place en 2015 dans la continuité d’une gestion de l’eau participative depuis la fin des années 90 à Grenoble. Pour l’exercice des compétences eau et assainissement, un conseil d’exploitation composé de 9 élu.es et de 7 membres représentants des associations de consommateurs, de protection de l’environnement, des consommateurs industriels, du monde de la recherche, de personne qualifiée dans le domaine de l’eau et de l’assainissement et de deux représentants du comité des usagers, a été créé. L’avis préalable du conseil d’exploitation est requis avant toute décision du conseil métropolitain en matière d’eau et d’assainissement.

C’est une des leçons que les élu.es et usager.es engagés dans la lutte contre la corruption ont retenu de l’histoire de l’eau à Grenoble : sur le plan démocratique il est nécessaire d’associer les usagères et usagers à l’élaboration des décisions publiques, l’amélioration du service, son évaluation et sa transparence.

« La corruption réside dans la passivité des élu.es des fonctionnaires, des membres des instances consultatives, des autorités de contrôle, de la presse, mais aussi des associations, syndicats, partis politiques, et des usagers et contribuables, des administrés. Enfin, ce sont toujours les usagers et les contribuables qui paient la corruption » (Raymond Avrillier, Politeia, 31/12/2017)

Aujourd’hui la vice-présidente de la métropole en charge du cycle de l’eau, Anne-Sophie Olmos, préside le conseil d’exploitation des régies eau et assainissement de la métropole, participe à ces différentes instances démocratiques dans la mise en œuvre de la politique cycle de l’eau qui vise avant tout la préservation de ce bien commun, son équitable répartition, à un juste coût et avec une politique d’allocation sociale eau.

Les champs captant de Rochefort sont protégés par l’institution publique (mais menacés par les pollutions à répétition des entreprises chimiques : lien ici), le tarif de l’eau de la métropole est un des plus bas de France : 3,42€/m3 d’eau. Une tarification sociale automatique pour les ménages les plus en difficultés a été mise en place (20 000 ménages) et les gros consommateurs industriels payent leur eau au prix fort. Aujourd’hui une des deux grandes nappes alimentant la métropole est monopolisé à 65% par trois entreprises. Avec le changement climatique une gestion publique durable de la ressource en eau passe aussi par une priorisation des usages. Il s’agit de garantir un accès inconditionnel à l’eau potable pour toutes et tous peu importe les aléas climatiques. C’est l’objectif poursuivis par la tarification sociale et progressive pour les industriels qu’Anne-Sophie Olmos a mis en place. En priorité les besoins vitaux des populations en eau, et la régénération des milieux naturels. Vient ensuite les usages agricoles et enfin les consommations industrielles.

La bataille pour la gestion publique de l’eau sur le territoire grenoblois est une expérience qui a révélé les risques d’une gestion privée par l’oligopole de l’eau et l’intérêt d’une gestion publique de ce service de l’eau. Aujourd’hui d’autres collectivités se sont inspirées de ces actions politiques et ont engagé un processus de reprise complète du contrôle de leurs services de l’eau, comme Paris, dix ans après Grenoble, et Lyon l’année dernière.

Alors que la forme de concession au privé des services publics de l’eau s’inscrit dans une logique ultra-libérale et a été exportée dans d’autres pays par certaines agences internationales (la Banque mondiale notamment), il est important d’exposer ces actions de longue durée pour celles et ceux qui souhaiteraient reprendre le contrôle sur la ressource en eau, notre bien commun.

Sources :

Anne-Sophie Olmos invitée du Conseil Économique, Social et Environnemental sur la politique tarifaire de l’eau

By Cycle de l'eau, Eau

Le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) a été saisi par la 1ère Ministre pour émettre un avis sur la tarification progressive. C’est un des axes du plan eau » du gouvernement qui vise à réduire de 10 % les prélèvements d’eau d’ici 2030 pour inciter les consommateurs, particuliers ou acteurs économiques à davantage de sobriété.

Anne-Sophie Olmos était donc invitée en tant que vice-présidente au cycle de l’eau à Grenoble-Alpes Métropole à une table-ronde du CESE « eau potable, des enjeux qui dépassent la tarification progressive » pour contribuer à l’avis du CESE et témoigner de la politique ressource en eau mise en place sur notre territoire depuis 2015.

La métropole de Grenoble n’a pas de tarification progressive pour les particuliers mais possède un des tarifs de l’eau les plus bas de France pour une métropole de cette taille : 3,26€/m3 d’eau.

La convergence tarifaire de l’eau potable est un des enjeux primordiaux de la politique cycle de l’eau que porte Anne-Sophie Olmos, avec l’objectif qu’elle soit juste socialement et garantisse une gestion durable de ce bien commun.

Une politique tarifaire sociale de l’eau a été privilégiée : l’harmonisation des tarifs de l’eau potable s’est fait en parallèle d’une aide sociale issue de la loi Brottes : une allocation eau pour les ménages les plus précaires dont la facture dépasse 5% des revenus du foyer.

L’eau est un bien commun qui doit rester accessible à toutes et tous. Notre politique vise à renforcer ce service public aux habitants afin qu’ils ne soient par impactés par des variations tarifaires, et que l’eau reste abordable.

Concernant les usages non domestiques, qui sont majoritairement industriels et représentent 24% des consommations totales d’eau potable du territoire, les objectifs étaient double : inciter les industriels à la sobriété pour garantir les besoins domestiques qui sont prioritaires et protéger les petites structures artisanales et professions libérales.

Une tarification progressive directement proportionnelle à la consommation d’eau a été mise en place pour les industriels :

  • Un tarif similaire au tarif domestique pour les petits consommateurs (consommation inférieure à 500m3/an)
  • Un tarif intermédiaire (consommation comprise entre 500m3/an et 5000m3/an)
  • Un tarif plus élevé pour les gros consommateurs (consommation supérieure à 5000m3/an) soit les 300 plus grosses entreprises du territoire.

Cette tarification progressive vient encadrer la consommation des industriels afin de faire des économies d’échelles et d’éviter les pénuries d’eau.

Au-delà de la tarification, la question des usages et de la préservation de ce bien commun

Le changement climatique vient impacter toutes les ressources en eau. Il s’agit de questionner les consommations et les usages de cette ressource qui n’est pas infinie.

Aujourd’hui une des deux grandes nappes alimentant la métropole est monopolisée à 65% par trois entreprises. La sécheresse 2022 a remis les enjeux du partage de l’eau sur la table. Le but est de garantir son accès inconditionnel à toutes et tous 

Anne-Sophie Olmos

Une gestion durable de la ressource en eau passe donc aussi par une priorisation des usages : l’eau potable pour les foyers puis les milieux naturels sont indispensables pour la vie et nos écosystèmes.

Retrouvez l’intervention de Anne-Sophie Olmos ici :

Un ciné-débat sur les substances toxiques à Champ sur Drac le 14/12 avec les parlementaires de l’Isère !

By Cycle de l'eau

Le 14 décembre à 18H30, une soirée Ciné-Débat sur les substances toxiques est organisée à l’espace Navarre à Champ-Sur-Drac en présence de deux parlementaires de l’Isère : Cyrielle Chatelain, députée de la 2ème circonscription de l’Isère et présidente du groupe écologistes à l’Assemblée Nationale, et Jérémie Iordanoff, député de la 5ème circonscription de l’Isère.

La soirée débutera par la projection du film Dark Waters sorti en 2019, qui traite du procès de l’entreprise chimique DuPont suite à des rejets chimiques toxiques avant le débat avec les parlementaires sur les rejets de substances toxiques. Longtemps utilisé dans la fabrication du téflon, et donc de nos poêles antiadhésives, cet acide susceptible de provoquer des cancer avait contaminé l’eau potable bue par des milliers de personnes en Virginie.

Notre Métropole par son histoire industrielle fait face à la question des polluants industrielles, il nous faut nous saisir collectivement des conséquences sur notre environnement et sur les habitants du territoire Grenoblois.

Nous vous invitons à participer à cette soirée pour échanger sur cette question.

Solidarité Internationale : Cinq projets pour la protection de la ressource en eau adoptés par le conseil métropolitain

By Cycle de l'eau, Solidarités

Ce vendredi 29 septembre 2023, le conseil métropolitain a validé une délibération de 236 000€ qui vise à apporter une aide financière à 5 projets associatifs pour la satisfaction de besoins essentiels d’accès à l’eau potable et d’assainissement dans des pays où la situation hydrique est critique. Cette délibération fait suite à l’appel à projet de solidarité international lancé le 1er avril en collaboration avec l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse qui va doubler l’enveloppe métropolitaine pour atteindre un montant total de plus de 470 000€ par an. Les associations pouvaient demander jusqu’à 50 000€ chacune.

Concrètement, après une analyse des 13 candidatures déclarées recevables, ce sont 5 associations locales porteuses de projets auprès de différentes communautés qui vont recevoir ces subventions. Elles proviennent toutes de pays distincts :

  • Togo : « Eau et Assainissement au Togo » porté par l’association Terre Citoyenne et
    Solidaire
  • Cap Vert : « Adduction, raccordement en eau potable avec de l’énergie propre et
    abordable et assainissement pour le village de Achada-Loura » porté par
    l’association IMPACT CV
  • Sierra Leone : « Amélioration de l’accès à l’eau pour les familles du nord de la Sierra
    Leone par la maintenance préventive annuelle des pompes, Districts de Port Loko et
    Tonkolili » porté par l’association Inter Aide
  • Madagascar : « Etude pour le renforcement de la desserte en eau potable de la
    commune d’Ambohimangakely » porté par l’association Hydraulique Sans
    Frontières
  • Sénégal : « raccordement en eau potable pour 11 écoles du Boundou » porté par l’association Tétraktys

La vice-présidente chargée du cycle de l’eau Anne-Sophie Olmos inscrit cet appel à projet dans les valeurs de solidarités autour de la ressource en eau qu’elle porte à la Métropole.

Alors que notre territoire à la chance de disposer d’une eau d’une grande qualité nous pouvons mettre en œuvre des projets visant à protéger la ressource en eau potable, faciliter son accès et son assainissement, et plus généralement favoriser la sécurité sanitaire.

Comme nous l’avons vécu lors de l’été 2022, les sécheresses et situations de stress hydrique, sont amenés à se multiplier aux quatre coins de la planète. Les actes de solidarité internationale peuvent permettre de soulager certains territoires en apportant les infrastructures ou protections nécessaires à la gestion durable de cette ressource.

Gestion de la ressource en eau : lancement de l’enquête publique sur l’agrandissement de ST MicroElectronics. Il est crucial de contribuer !

By Cycle de l'eau, Eau

L’agrandissement de l’usine de ST MicroElectronics à Crolles, pour un budget estimé à 7,5 milliards, nécessite une autorisation environnementale signé par le préfet. Cette demande d’autorisation environnementale doit démontrer la maîtrise des risques par ST pour préserver l’environnement (milieu naturel et population). L’enquête publique sur la demande d’autorisation environnementale de ST, étape obligatoire avant la mise en œuvre d’un tel projet industriel, est ouverte depuis le 28 août et jusqu’au lundi 9 octobre à 18H. Toute personne peut y participer. Il est fondamental d’émettre un avis (positif ou négatif) et de le justifier. Pour émettre une contribution, il s’agit de consulter au préalable les dossiers d’enquête publique et de participer ici.

De nombreux documents n’ont par ailleurs pas été rendus publics par l’entreprise, considérés par ST comme « confidentiels ». L’enquête publique permet aussi à tout citoyen de contester le nombre de documents non communiqués et d’exiger que toutes les informations sur l’impact environnemental du projet soient publiques afin de donner une opinion éclairée sur le sujet.

La Mission Régionale d’Autorité Environnementale a laissé en février 2023 un avis très critique sur l’extension de l’usine. Il précise les nombreuses lacunes du dossier de ST, qui n’indique pas « l’état quantitatif de la ressource en eau » ni « les conditions de sa pérennité au regard des évolutions climatiques prévisibles ». De plus, Grenoble-Alpes Métropole n’a pas été sollicité pour émettre un avis, alors même que la Métropole est gestionnaire des ressources en eaux du territoire dont le Grésivaudan (et a fortiori ST) est consommateur. L’eau utilisée par l’usine doit être ultra-pure et provient à 100% de la métropole : sur l’année écoulée, ST Micro a consommé l’équivalent de la consommation des 140 000 habitant.es de la ville de Grenoble.

Le projet va évidemment engendrer une augmentation des consommations d’eau de l’usine. Alors que nous avons vécu 2 étés extrêmement caniculaires, et que 50% de la consommation d’eau du Grésivaudan est utilisée pour les besoins industriels, la quantité d’eau potable disponible est particulièrement préoccupante. Il ne faudrait pas qu’en cas de prochaine sécheresse, l’alimentation en eau potable ne soit mise en péril à cause des usages industriels.

A l’heure de la raréfaction de la ressource en eau, il est crucial d’anticiper les futurs usages de l’eau avec en priorité la consommation par les habitant.es des territoires. L’eau est un bien commun, chacun doit pouvoir participer au débat sur sa répartition. Anne-Sophie Olmos, vice-présidente au cycle de l’eau à Grenoble-Alpes Métropole est pleinement engagée pour que les usages de l’eau de notre territoire ne soient pas accaparés.

Les 5èmes Assises de la coopération décentralisée franco-palestinienne

By Cycle de l'eau, Eau, Solidarités

Du 7 au 9 mai 2023 se sont tenues à Ramallah, en Palestine, les 5e Assises de la coopération décentralisée franco-palestinienne auxquelles Anne Sophie Olmos a participé dans le cadre de son mandat Métropolitain. Cet événement a rassemblé près de 250 participants, dont 120 élu.e.s et technicien.ne.s représentant 37 collectivités françaises, et de les réunir avec leurs homologues palestiniens.

Des tables rondes ont été organisées sur les thématiques de la jeunesse, du patrimoine, de l’eau et l’assainissement, et sur les nouveaux enjeux de la coopération décentralisée.

Pour l’eau et l’assainissement les trois thématiques suivantes ont été abordées

  • Soutenir le développement des compétences des opérateurs locaux
  • Développer la stratégie de réutilisation des eaux usées traitées
  • Consolider les réseaux existants

Anne Sophie Olmos a pu, à cette occasion, évoquer le travail engagé par La Métropole sur son territoire mais également l’accompagnement des démarches internationales pour un accès à l’eau pour toutes et tous.

 « Aujourd’hui, 2,1 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et plus du double ne disposent pas de services d’assainissement sûrs. Alors que notre territoire à la chance de disposer d’une eau d’une grande qualité et que nous avons les moyens d’améliorer nos services d’assainissement, ce que nous faisons, financer ces projets à l’international pour que toutes et tous puissent avoir droit à l’eau potable et à l’assainissement est un acte de solidarité qui nous tient à cœur. D’autant plus qu’il est porteur d’émancipation des femmes et des filles »

Anne Sophie Olmos

Retrouver l’ensemble des informations sur ces assises https://cites-unies-france.org/

Le 22 mars c’est la journée mondiale de l’eau, une ressource à protéger

By Cycle de l'eau, Eau

L’édition 2023 de la journée mondiale de l’eau instituée par l’ONU vise à assurer une qualité de l’eau et de l’assainissement à toutes et tous d’ici 2030. Un thème d’actualité après une sécheresse hivernale historique qui a suivi un été caniculaire et sec.

La qualité de l’eau potable métropolitaine est reconnue. Notre proximité avec les zones de montagnes riches en ressources hydriques (fonte des neiges et des glaciers, sources, capacité des roches à filtrer) nous permet d’avoir une eau naturellement pure et non traitée. Près de 500 000 personnes font un usage quotidien de cette eau non traitée, ce qui en fait une spécificité à l’échelle nationale et une fierté locale.

A l’occasion de cette journée mondiale de l’eau, nos deux-vice président.es au cycle de l’eau et à la prévention des déchets – Anne-Sophie Olmos et Lionel Coiffard – lancent une campagne de Grenoble-Alpes Métropole pour promouvoir la qualité exceptionnelle de notre eau et éviter la consommation d’eau en bouteille plastique, néfaste pour notre porte-monnaie et pour l’environnement. « Habitants de la métropole de Grenoble, abandonnez l’eau en bouteille ! « 

L’histoire de cette précieuse ressource, sa répartition entre les collectivités et les usages que nous en faisons est raconté dans un livre commandé par la Métropole : L’eau en partage. Il permet de comprendre la situation hydrique actuelle et les risques qui pèsent sur cette richesse finie. L’ambition d’un tel ouvrage est de faire vivre notre identité locale liée à l’eau, afin que chacune et chacun puisse se ré-approprier ce bien commun de l’Humanité.

Une présentation du projet qui a permis la publication de L’eau en partage aura lieu à la librairie Arthaud ce mercredi vingt-deux mars à Grenoble à l’occasion de cette journée mondiale de l’eau.

Les tensions sur l’eau du territoire métropolitain s’accentuent : les pollutions de nos rivières et de nos nappes persistent , les besoins et usages industriels sont de plus en plus importants alors que les récentes sécheresses fragilisent les nappes et augmentent les risques de stress hydrique. Le département de l’Isère était pour la première fois en alerte sécheresse 4/4 cet été .

Anne-Sophie Olmos multiplie les alertes ces derniers mois sur les tensions liées à cette précieuse ressource qui se raréfie.

La quantité d’eau sur notre territoire n’est pas infinie : nos deux nappes phréatiques d’eau potable approchent déjà la moitié de leur capacité de pompage par jour. Le partage de nos eaux territoriales doit être organisé en coopération et en solidarité avec les habitants du grand territoires, et pas seulement de la métropole. Il s’agit de répondre aux besoins en eau potable d’une part, puis aux usages agricoles et industriels de l’eau tout en s’assurant de la pérennité des écosystèmes naturels.

Les plus grands sites industriels de notre territoire envisagent de doubler leurs consommations d’eau. Au vu des sècheresses continues, du dérèglement climatique, de l’incertitude sur la capacité des nappes à pouvoir se régénérer, il ne semble pas prudent de permettre un tel usage de l’eau potable sans mener de sérieuse études prospectives sur les quantités des masses d’eau locales disponibles pour les prochaines décennies.

Par ailleurs, Une étude scientifique a montré qu’une nappe phréatique qui s’étend sous le centre urbain de la métropole est une des nappes les plus polluées de France, impropre à toute consommation. Nous ne pouvons même pas utiliser cette eau, située juste sous nos pieds pour remplir les piscines municipales, créer des lacs urbain, l’agriculture urbaine ou tout autre usage permettant la création d’îlots de fraicheur nécessaires lors des canicules.

Une enquête du Monde a récemment mis en lumière les multiples contaminations des eaux aux « polluants éternels » en France. La Métropole n’est pas un cas isolé. La protection de nos nappes est primordiale.

Le service public local mène un immense travail pour assurer un bon état des eaux à la population de la Métropole. Mais les plateformes industrielles responsables de la pollution des nappes sont toujours autorisées à déverser leurs polluants dans la Romanche, juste en face des champs de captage de l’eau potable protégées par une déclaration d’utilité publique qui interdit les rejets de ces polluants. Le tribunal administratif a été saisi à ce sujet et la vice-présidente en charge du cycle de l’eau a déposé des signalements auprès du Procureur de la République

Cette journée mondiale de l’eau est pour nous l’occasion de rappeler que cette ressource est sans cesse en tension. L’État a un rôle majeur à jouer pour faire respecter la loi, les réglementations et enjoindre les pollueurs à payer pour la dégradation des masses d’eau.

Nos activités humaines fragilisent depuis trop longtemps la qualité de l’eau que le changement climatique vient aujourd’hui aggraver. Plus aucun risque ne doit aujourd’hui peser sur l’eau, ressource essentielle à la vie.

L’accès à une eau potable pour toutes et tous, un sujet majeur dans le contexte climatique actuel

By Cycle de l'eau

 

 

 

Le calendrier est chargé en ce début d’année pour la vice-présidente au cycle de l’eau Anne-Sophie Olmos. Tout d’abord, l’appel à projet de solidarité internationale en matière d’eau et d’assainissement qu’elle porte a fait l’objet d’une délibération votée à l’unanimité au dernier conseil métropolitain du 03 février. Cet appel à projet s’inscrit dans nos valeurs de solidarité et dans notre volonté de mettre en œuvre des projets permettant de protéger la ressource en eau potable, de faciliter son accès, d’améliorer les solutions d’assainissement et donc de favoriser la sécurité sanitaire. Il s’adresse aux associations locales ou nationales porteuses de projets en direction des communautés qui en ont le plus besoin dans l’objectif de la satisfaction des besoins d’accès à l’eau et à l’assainissement. Ceci permettra à différentes associations de recevoir jusqu’à 50 000€ de subventions sur un total annuel de 240 000 € de la part des régies eau et assainissement de la Métropole.

 

 

« Aujourd’hui, 2,1 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et plus du double ne disposent pas de services d’assainissement sûrs. Alors que notre territoire à la chance de disposer d’une eau d’une grande qualité et que nous avons les moyens d’améliorer nos services d’assainissement, ce que nous faisons, financer ces projets à l’international pour que toutes et tous puissent avoir droit à l’eau potable et à l’assainissement est un acte de solidarité qui nous tient à cœur. D’autant plus qu’il est porteur d’émancipation des femmes et des filles » – Anne Sophie Olmos

 

 

 

Une nappe phréatique sous nos pieds parmi les plus polluées de France

 

Une étude menée par Antea Group sous commande de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et de la Métropole, a permis de mettre en lumière la pollution, en surface et en profondeur, de cette nappe phréatique qui la rend impropre à la plupart des usages. L’étude indique que « La masse d’eau FRDG372 présente une qualité chimique dégradée en surface et en profondeur en lien avec les nombreuses activités industrielles du secteur ». Les plateformes chimiques du Pont-de-Claix et de Jarrie se situent en effet en aval des eaux polluées. Cette nappe coule sous nos pieds, de Champs sur Drac aux quai de l’Isère à Grenoble en passant par Jarrie, Champagnier, Pont de Claix, Échirolles, Eybens et une partie de Saint-Martin-d’Hères.

Une barrière hydraulique sépare au sud de la métropole la masse d’eau polluée, de celle qui alimente 40% du bassin grenoblois et qui est naturellement d’excellente qualité. La même étude d’Antea a néanmoins détecté des résidus chimiques (des chlorates et perchlorates) du côté des champs captants de l’eau potable. Face à ces infiltrations, l’étude en appelle à « la vigilance ».

L’Union Européenne exige des pays-membres le bon état des eaux d’ici 2027. Or cette nappe est une des plus polluées de France depuis de longues années « on ne pourra pas atteindre le bon état des eaux en 2027. Mais il faudrait déjà commencer à y travailler » – Anne-Sophie Olmos

La régie des eaux est mobilisée sur cette pollution d’une ressource précieuse et qui va être soumise à des pressions climatiques majeures dans les années à venir.

 

« Actuellement, il n’y a pas de risques sanitaires sur l’eau potable, mais avec la tension sur la

ressource en eau liée au changement climatique, on ne peut plus prendre de risque.

Nous alimentons près de 500 000 habitants et l’eau, bien commun de l’Humanité est essentielle à la vie.

La tolérance zéro pour les pollutions de l’eau s’impose.» Anne-Sophie Olmos.

 

Pour en savoir plus sur l’alerte aux polluants des eaux du bassin grenoblois

Mois de l'eau

💧 Mois de l’eau : du lundi 27 juin au samedi 9 juillet 2022

By Cycle de l'eau

Jeu de piste à vélo, conférences, visites, animations… Dans le cadre de Grenoble capitale verte 2022, la Métropole grenobloise et ses partenaires proposent plusieurs événements pour sensibiliser les habitants au cycle de l’eau.

Informations pratiques

Horaires

À partir du 27 juin 2022

Au programme à partir du 27 juin :

  • Un jeu de piste à vélo dans les rues de Grenoble et sur les berges de l’Isère
  • Des ateliers de sensibilisation au cycle de l’eau
  • Des visites de la station d’épuration des eaux usées Aquapole
  • Des conférences et un colloque

Attention, certains évènements nécessitent une inscription et sont limités en nombre d’inscrits.