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Energie

Politique déchets – le conseil métropolitain vote le marché du nouvel incinérateur inter-territorial Athanor 2

By Cycle des déchets, Energie

Le conseil métropolitain a délibéré le 31 mai 2024 sur le marché de construction d’un nouvel incinérateur des déchets, et sur l’enveloppe financière de cette opération. Ce projet phare du schéma directeur déchets témoigne de nos ambitions en matière de réduction et de valorisation des déchets. Il est l’aboutissement d’un long processus de coopération territorial avec les six EPCI voisins (la communauté d’Agglomération du Pays Voironnais, la communauté de communes Le Grésivaudan, la communauté de communes du Trièves, la communauté de communes de l’Oisans et la communauté de communes de la Matheysine) et permet à notre territoire d’être précurseur dans la gestion et valorisation de ses déchets.

Le schéma directeur déchets 2020-2030, adopté en novembre 2017 fixe l’objectif de réduction de 50% des ordures ménagères, d’une augmentation du recyclage et de la valorisation de la matière organique (déchets alimentaires). Il est la feuille de route d’une ambitieuse stratégie politique de gestion des déchets initié dès 2014 par Georges Oudjaoudi, élu UMA et vice-président aux déchets dans la mandature précédente. Cette politique fait de notre territoire un précurseur dans sa gestion écologique des déchets avec une maîtrise 100% publique de toutes les infrastructures de collecte, de tri et de valorisation des déchets (les usines de traitement sont soit en régie publique, soit en marché public de performance sous le contrôle direct de la direction déchets de la métropole).

Il ne s’agit pas seulement de réduire le volume de nos déchets : les bénéfices écologiques sur la pollution de l’air et les émissions de GES sont conséquents. Une incinération locale (en minimisant les transports) des déchets non recyclables ou compostables est actuellement la solution de traitement la plus écologique : des milliers de tonnes de CO2 vont être évités. Ce projet s’inscrit aussi dans notre politique énergétique qui vise une plus grande autonomie du territoire.

La construction d’une nouvelle unité d’incinération et de valorisation énergétique (nom industriel de l’incinérateur, dit UIVE) à une échelle industrielle est un des éléments de cette stratégie politique pluriannuelle des déchets.

Quels avantages d’une coopération interterritoriale ?

Dès 2018, Georges Oudjaoudi a initié un groupement de commandes avec six intercommunalités voisines pour construire ensemble une nouvelle usine d’incinération « Sud-Isère » ainsi que le centre de tri des emballages. La Métropole, via l’action de Lionel Coiffard actuel vice-président aux déchets, est coordinatrice de ce groupement de commande.

La nouvelle Unité d’Incinération viendra remplacer l’incinérateur actuel, en fonctionnement depuis 60 ans et désormais obsolète en termes d’émission de particules, de valorisation énergétique et de volume à incinérer. La capacité d’incinération des déchets sera inférieure à celle actuelle, marquant l’objectif partagé par chaque intercommunalité de diminuer le volume de ses déchets. La valorisation énergétique en électricité et en chaleur produite à partir de l’incinération des déchets aura aussi un rendement très supérieur à la situation actuelle. Cet UIVE sera un outil stratégique pour l’indépendance énergétique du territoire. L’usine d’incinération d’Athanor alimente le réseau de chauffage urbain tout au long de l’année, hiver comme été pour l’eau chaude, pour près de 100.000 logements.

L’incinérateur entrera en service en 2029 et pourra incinérer 165.000 tonnes de déchets par an (dont 100.000 pour notre métropole). D’autres territoires pourront rentrer ultérieurement dans cette démarche. L’objectif reste ne pas augmenter la capacité d’incinération afin de nous auto-obliger à mettre en œuvre des politiques de réduction des déchets.

C’est aussi un projet économiquement viable pour les territoires. Si le coût total prévisionnel d’un tel projet est supérieur à 300 millions d’euros (investissements initiaux des intercommunalités dont 200 millions pour la métropole et100 millions pour les six autres intercommunalités) il sera à terme amorti et rentabilisé par les moindres coûts de traitement des déchets et les recettes de vente d’électricité (multiplié par trois) produites par le site.

Cet investissement permet de maîtriser la gestion des déchets en imposant nos exigences environnementales et énergétiques : réduire drastiquement le volume des poubelles ménagères et produire nous-même notre énergie. Après la mise en service du nouveau centre de tri et la modernisation du centre de compostage et de méthanisation, cet UIVE est une étape supplémentaire dans la réalisation de notre politique déchets qui permettra à notre territoire d’être parmi les plus avancés dans sa gestion et sa valorisation écologique, économique et énergétique de ses déchets.

Le printemps des services publics à Grenoble

By Cycle de l'eau, Energie, service public, Solidarités

La ville de Grenoble accueille le printemps des services publics le jeudi 30 mai 2024, pour « échanger ensemble sur ce qui tient la société ». Devant les défis climatiques, sociaux et démocratiques, nous faisons le choix à Grenoble d’un service public qui protège les populations.

Les habitantes et habitants de nos communes font face à de multiples crises : crise du logement, de l’énergie, l’inflation, des aléas climatiques extrêmes de plus en plus réguliers (crues de l’Isère, canicule). Les services publics relevant de l’État comme l’école et l’hôpital public, font aujourd’hui face à un manque criant de moyens. Il accroît la vulnérabilité des populations, en particulier des plus modestes.

Nous faisons le choix sur notre territoire d’investir massivement pour des services publics de proximité qui protègent nos biens communs et sont guidés par l’intérêt général.

Notre territoire possède des services publics historiques, fruits de victoires politiques et écologiques : Grenoble est la première ville à avoir re-municipaliser son service public de l’eau en 2000 (la gestion de l’eau a depuis été transféré à la métropole et reste toujours publique). Ce service public est la garantie d’une gestion durable de ce bien commun qui ne sera plus soumis à spéculation.

Dans le secteur de l’énergie, les sociétés d’économie mixtes de l’énergie GEG et CCIAG ont aussi une gouvernance publique locale. Elles permettent une production d’énergie majoritairement issue d’énergies renouvelables (hydroélectricité, photovoltaïque éolien pour GEG, production de chaleur par combustion et récupération de chaleur fatale pour la CCIAG). GEG est aussi un fournisseur et distributeur d’énergie à l’échelle nationale. Ces deux entreprises sont des outils publics, stratégiques pour l’indépendance énergétique du territoire et la décarbonation de notre énergie. Elles permettent à l’agglomération grenobloise d’être un modèle de transition énergétique.  

Les efforts réalisés depuis 2014 à l’échelle métropolitaine dans d’autres politiques publiques témoignent de notre engagement pour des services publics de qualité. Les investissements dans les infrastructures du cycle des déchets permettent à notre territoire d’être autonome dans sa gestion des déchets. Nous étions déjà précurseurs dans la gestion des déchets alimentaires. Ce sont aussi des investissements qui visent une réduction et une meilleure valorisation de nos déchets ainsi que la production d’un biogaz local qui sera réinjecté dans le réseau de chaleur urbain à destination des usagers.

A l’instabilité que provoque les politiques gouvernementales nous répondons par un engagement dans des services publics de proximité, aux services des habitant.es et répondant à des valeurs de solidarité et d’émancipation. Ils sont gages de stabilité et protège les populations des crises.

Lors de cet évènement consacré à nos services publics, la matinée sera réservée aux agents du service public municipal et l’après-midi ouvert à toutes et tous. Des conférences, tables rondes et ateliers thématiques seront proposés.

Pour connaitre le programme du printemps des services publics en détail et s’inscrire : https://www.grenoble.fr/3160-le-printemps-des-services-publics.htm

Modification de l’accompagnement à la rénovation thermique des logements

By Climat, Energie, Habitat

Le secteur du bâtiment est le 3ème poste d’émissions de gaz à effet de serre en France. Il représente ¼ des émissions de CO2 au niveau national. C’est aussi la moitié de la consommation énergétique du pays. La rénovation thermique des logements est un enjeu central dans les objectifs d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

Les objectifs nationaux sont de 370 000 rénovations par an d’ici 2030. Le rythme actuel n’atteint même pas 100 000 par an. Le Haut Conseil pour le Climat précise que « pour atteindre les nouveaux objectifs 2030, les émissions du secteur [du bâtiment] nécessitent une baisse 1,2 fois plus vite. Malgré plusieurs améliorations en 2023, le rythme actuel de rénovation du parc résidentiel est insuffisant pour tenir les objectifs de baisse des émissions sur le long terme et l’objectif d’éradication des passoires thermiques d’ici 2028 ».

La rénovation massive des logements doit être considéré comme une priorité politique. L’Etat s’appuie depuis 2020 sur un dispositif de soutien financier ouvert aux propriétaires occupants, bailleurs ainsi qu’aux copropriétés : MaPrimeRénov. Le gouvernement a annoncé une révision du dispositif pour simplifier les démarches de celles et ceux souhaitant rénover leur logement. Cette révision est insuffisante et n’ôte pas les nombreux freins à la rénovation : complexité administrative, restes à charges trop élevées.

De plus, l’ouverture à la concurrence de l’accompagnement à la rénovation est à contre-courant des politiques que nous portons sur le territoire métropolitain avec l’Agence Locale de l’Energie et du Climat. L’arrivée d’acteurs privés dans le dispositif d’accompagnement à la rénovation met à mal le service rendu aux usagers et donc le recours aux aides. Un service public de la rénovation, tel que le dispositif métropolitain mur-mur, est nécessaire pour que la rénovation thermique des logements ne soit pas un nouveau marché à conquérir pour les promoteurs immobiliers. Il permet aussi que le reste à charge pour les ménages au terme de l’accompagnement soit proche de zéro. Voir de zéro pour les ménages modestes.

La rénovation massive des logements ne doit pas être une nouvelle source d’inégalités. La précarité énergétique, dû à l’inflation, touche de plus en plus de ménages. Selon un rapport de la fondation Abbé Pierre, 26% des français ont eu froid en 2023. C’était 14% en 2020. Ce sont les plus précaires qui vivent dans des logements insalubres et/ou mal isolés, qui souffrent du froid en hiver et des canicules en été. Avec la multiplication des aléas climatiques il y a une nécessité de limiter l’habitat et la mise en location des logements dit passoires thermiques. Surtout dans les centres-villes où les risques d’îlots de chaleur sont les plus importants.

Les mesures du gouvernement pour répondre à cette urgence et améliorer le parc de logement locatif ne sont pas à la hauteur :

  • La loi climat & résilience interdit déjà toute augmentation de loyer des passoires thermiques au diagnostic F ou G depuis 2022. A partir de 2025 les logements classés G seront interdit à la location (600 000 logements au niveau national). Ce sera en 2028 pour les logements F. Il y a là aussi un risque de création d’un nouveau marché immobilier. La crise du logement implique au contraire de contraindre et d’accompagner financièrement les propriétaires à rénover leur logement pour limiter le nombre de logements vacants.
  • La loi pour lutter contre l’habitat indigne (copropriétés dégradées, marchands de sommeil) est-elle aussi insuffisante. Elle maintient un décret passé à l’été 2023 qui autorise des locations de logements avec 1,80 mètres sous plafond peu éclairés et peu ventilés qui accroît l’habitat dégradé.

La responsabilité en revient encore aux collectivités qui vont devoir jouer un rôle de garde-fou auprès des locataires, mais sans ressources supplémentaires de la part de l’Etat. La ville de Grenoble met en place un permis de louer pour lutter contre l’habitat indigne sur la commune : les propriétaires ne peuvent plus louer un logement dégradé. Cet outil, de compétence métropolitaine, pourrait être généralisé dans toute l’agglomération afin de garantir la dignité et la décence des logements. Il contraint aussi les propriétaires de logement insalubre à rénover.

Le conseil métropolitain adopte une délibération clé pour le schéma directeur déchets : la modernisation du site de compostage de Murianette

By Cycle des déchets, Energie

Le conseil Métropolitain a adopté ce 22 décembre 2023 une délibération actant la rénovation du centre de compostage de Murianette ! L’objectif est qu’il puisse répondre aux besoins croissants du territoire concernant le compostage et la valorisation de près de 10 000 tonnes par an de déchets alimentaires !

Cette rénovation s’accompagne de la construction d’une unité de méthanisation qui produira du biogaz qui sera réinjecté dans le réseau de gaz naturel public. Le résidu de compost, appelé digestat, sera mélangé aux déchets verts du territoire et donné aux agriculteurs métropolitains pour qu’ils l’utilisent comme engrais naturel.

Le coût total du projet est de 36 millions d’euros. L’État participe à hauteur de 11,5millions d’euros à cet investissement public en raison du caractère innovant de la démarche.

La métropole sera la première collectivité de France à avoir sa propre unité de méthanisation fonctionnant grâce aux déchets alimentaires des habitant.es et des déchets verts du grand territoire grenoblois.

L’unité de méthanisation permettra la production annuelle de 7 GWh de biogaz, injectés dans le réseau, et améliorera donc le bilan énergétique du site et l’indépendance énergétique du territoire

Cumulé à la production d’Aquapôle, ce sont plus de 10% de la consommation de gaz de la métropole qui sera produit localement

Le schéma directeur déchets 2020-2030, adopté en novembre 2017 par le conseil métropolitain, fixe l’objectif d’une réduction de 50% de la quantité d’ordures ménagères collectées entre 2015 et 2030 et une amélioration de la valorisation matière.

Les politiques déchets menés depuis 2014 par Georges Oudjaoudi puis Lionel Coiffard ont permis de réduire le volume des ordures ménagères tout en augmentant celui des déchets alimentaires, via la distribution des bacs à compost.

Près de 30% de nos poubelles ménagères sont des déchets alimentaires pouvant être compostés. Le tri par les foyers de ces déchets permet aujourd’hui de valoriser un volume de plus de 7000 tonnes de déchets organiques. L’objectif est d’atteindre 10 000 tonnes d’ici la mise en service du méthaniseur.

Après l’agrandissement du centre de tri Athanor et la reconstruction de l’usine d’incinération de La Tronche, la rénovation du centre de compostage de Murianette, voté aujourd’hui par le conseil métropolitain, et qui devrait s’achever en 2025 est une étape structurante de notre ambitieuse feuille de route. Cela nous permettra d’éviter près de 30% des émissions de GES annuelles et de créer une forme d’économie circulaire de l’énergie avec la création de ce biogaz qui sera injecté dans le réseau urbain pour par exemple chauffer les bâtiments publics ou les gymnases.