Cycle de l'eauEau

Gestion de la ressource en eau : lancement de l’enquête publique sur l’agrandissement de ST MicroElectronics. Il est crucial de contribuer !

By 7 septembre 2023No Comments

L’agrandissement de l’usine de ST MicroElectronics à Crolles, pour un budget estimé à 7,5 milliards, nécessite une autorisation environnementale signé par le préfet. Cette demande d’autorisation environnementale doit démontrer la maîtrise des risques par ST pour préserver l’environnement (milieu naturel et population). L’enquête publique sur la demande d’autorisation environnementale de ST, étape obligatoire avant la mise en œuvre d’un tel projet industriel, est ouverte depuis le 28 août et jusqu’au lundi 9 octobre à 18H. Toute personne peut y participer. Il est fondamental d’émettre un avis (positif ou négatif) et de le justifier. Pour émettre une contribution, il s’agit de consulter au préalable les dossiers d’enquête publique et de participer ici.

De nombreux documents n’ont par ailleurs pas été rendus publics par l’entreprise, considérés par ST comme « confidentiels ». L’enquête publique permet aussi à tout citoyen de contester le nombre de documents non communiqués et d’exiger que toutes les informations sur l’impact environnemental du projet soient publiques afin de donner une opinion éclairée sur le sujet.

La Mission Régionale d’Autorité Environnementale a laissé en février 2023 un avis très critique sur l’extension de l’usine. Il précise les nombreuses lacunes du dossier de ST, qui n’indique pas « l’état quantitatif de la ressource en eau » ni « les conditions de sa pérennité au regard des évolutions climatiques prévisibles ». De plus, Grenoble-Alpes Métropole n’a pas été sollicité pour émettre un avis, alors même que la Métropole est gestionnaire des ressources en eaux du territoire dont le Grésivaudan (et a fortiori ST) est consommateur. L’eau utilisée par l’usine doit être ultra-pure et provient à 100% de la métropole : sur l’année écoulée, ST Micro a consommé l’équivalent de la consommation des 140 000 habitant.es de la ville de Grenoble.

Le projet va évidemment engendrer une augmentation des consommations d’eau de l’usine. Alors que nous avons vécu 2 étés extrêmement caniculaires, et que 50% de la consommation d’eau du Grésivaudan est utilisée pour les besoins industriels, la quantité d’eau potable disponible est particulièrement préoccupante. Il ne faudrait pas qu’en cas de prochaine sécheresse, l’alimentation en eau potable ne soit mise en péril à cause des usages industriels.

A l’heure de la raréfaction de la ressource en eau, il est crucial d’anticiper les futurs usages de l’eau avec en priorité la consommation par les habitant.es des territoires. L’eau est un bien commun, chacun doit pouvoir participer au débat sur sa répartition. Anne-Sophie Olmos, vice-présidente au cycle de l’eau à Grenoble-Alpes Métropole est pleinement engagée pour que les usages de l’eau de notre territoire ne soient pas accaparés.