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Une politique de l’habitat au niveau de l’urgence du mal-logement !

By 9 janvier 2024One Comment

Le ministre du Logement annonçait, lundi 8 Janvier 120 millions d’euros supplémentaires pour « renforcer le système d’hébergement d’urgence ». Cette nouvelle enveloppe correspond à 10 000 places supplémentaires. Malheureusement ces chiffres ne sont pas suffisant pour une politique de l’habitat au niveau de l’urgence du mal-logement !

Alors que le nombre d’enfants sans-abri atteint augmente, associations et politiques réclament des mesures structurelles pour atteindre l’objectif « zéro enfant à la rue », censé être une priorité du gouvernement. Les élus locaux se mobilisent face au drame en pleine explosion des enfants sans-abri partout en France et demandent des mesures urgentes, mais aussi plus dignes et sur le long terme, qui répondent aux besoins fondamentaux des enfants sur la question de l’hébergement. Situations que nous rencontrons sur notre territoire métropolitain. Début septembre 2023, à Grenoble, ce sont 471 mineurs ne dormant pas dans un logement ou un hébergement d’urgence. Parmi ces 471 enfants, environ 225 vivent chez un tiers, avec le risque renouvelé chaque soir de ne plus pouvoir être hébergé et d’être sans solution et 245 sont sans aucune solution, rue, habitat de fortune, squats ou bidonvilles. A Grenoble, à partir d’octobre 2022, 10 écoles en activité ont été ouvertes pour mettre à l’abri une vingtaine de familles. Les occupations d’écoles ont permis que 11 familles soient hébergées au cours de l’année par l’État ou le CCAS de Grenoble. A la fin de l’année scolaire il restait encore 6 écoles occupées.

L’État n’assume pas son rôle. Nos communes se voient dans l’obligation de compenser les carences de l’État. La Métropole peut jouer un rôle de coordinateur et s’assurer que toutes les familles actuellement à la rue sur le territoire trouve un abri dans les plus brefs délais. Notre territoire a les capacités d’accueillir ces familles et ces enfants dignement, notamment en s’appuyant sur la solidarité intercommunale. L’accès au logement est un droit fondamental qui doit s’appliquer à toutes les populations du territoire.

Notre politique de l’habitat métropolitaine doit donc pouvoir répondre aux demandes croissantes de logement sociaux, et être capable de gérer des situations d’urgences comme celle que nous vivons actuellement. Le changement climatique venant en plus accroître la vulnérabilité des plus démuni.es : la précarité thermique est aujourd’hui une réalité pour plus de 12 millions de personnes en France.

L’urgence de la situation du logement en France nous montre que nous avons raison de porter une politique locale de l’habitat ambitieuse. Nous ne voulons plus un seul enfant sans toit sur notre territoire.