ClimatRésilience & Adaptation du territoire

Le premier Rapport Annuel sur les Risques et la Résilience dans l’Aire Grenobloise

By 8 avril 2024No Comments

Le premier Rapport Annuel sur les Risques et la Résilience dans l’Aire Grenobloise (le RARRe) sera présenté ce mercredi 10 avril à la Plateforme à Grenoble, Place Verdun. Alors que des études sur la trajectoire climatique du territoire ont déjà été réalisées dans le cadre de la Convention Citoyenne Métropolitaine pour le Climat, préparer l’adaptation et la résilience du territoire aux risques est indispensable.

La production d’un rapport prospectif sur les futurs risques qui pèsent sur notre territoire apporte une expertise sur les vulnérabilités et le potentiel de résilience de l’aire grenobloise face aux risques futurs. L’objectif est d’aider à la mise en œuvre de politiques publiques de résilience et d’adaptation face aux risques climatiques et technologiques qui pèsent sur notre territoire, et de donner les clés aux acteurs politiques locaux pour anticiper ces risques.

Ce projet mené par l’Atelier des Futurs, plateforme locale des prospectives de l’AURG, est inspiré du rapport annuel sur les risques globaux du forum de Davos qui analyse les risques systémiques à l’échelle mondiale.

La démarche s’est effectué en 3 trois étapes :  une analyse de l’exposition actuelle et future du territoire et des populations de l’aire grenobloise, une enquête pour explorer la représentation des risques auprès des habitants, et un Forum du RARRe avec les élu.es du territoire pour réfléchir collectivement à des pistes de résilience et de politiques publiques répondant aux risques identifiés.

44 risques ont été identifiés. Pour chacun des risques et vulnérabilités le RARRe fait un point sur l’état des connaissances locales actuelles, les perspectives d’évolutions et les interactions avec d’autres risques manifestations locales déjà présentes.

les risques technologiques et industriels font partie des risques majeurs identifiés. L’agglomération grenobloise abrite de nombreux sites industriels Seveso dont trois d’entre eux font l’objet d’un plan de prévention des risques technologiques : notamment sur les plateformes chimiques de Pont-De-Claix et Jarrie. Si le risque industriel est documenté et connu des pouvoirs publics, Le Rarre alerte sur « le manque d’études prospectives sur l’évolution de ces risques technologiques dans un contexte futur marqué par le changement climatique et la raréfaction possible de certaines ressources et moyens de nature à impacter le niveau de surveillance et de maintenance des installations. En outre, aucune étude n’est identifiée concernant d’éventuels effets domino entre les risques technologiques ou entre risques naturels et technologiques »

Le rapport identifie aussi les autres risques qui « pourraient vraisemblablement impacter le fonctionnement des sites et installations génératrices de risques technologiques » : les catastrophes naturelles liées au changement climatique, la tension sur la ressource en eau, les difficultés d’approvisionnement énergétiques.

La phase de l’enquête auprès des acteurs locaux a fait apparaître que la tension sur la ressource est le risque qui inquiète le plus les habitants de la métropole.

La sécheresse de 2022 est une première alerte. Notre territoire a une eau potable de grande qualité et en quantité actuellement suffisante, il s’agit aujourd’hui de hiérarchiser les usages : en priorité les besoins vitaux des populations, puis les consommations agricoles, et enfin industrielles. La tarification progressive sur la consommation d’eau mise en place par la vice-présidente au cycle de l’eau Anne-Sophie Olmos permet de limiter les consommations excessives, notamment industrielles. La pollution d’une des deux nappes phréatiques sous la métropole par les industries chimiques est également problématique. Des risques de transferts entre les deux nappes existent. Notre politique de l’eau vise à ce que le principe de pollueur-payeur s’applique sur le territoire.

Ce rapport nous donne donc des perspectives sur les tensions et risques qui pèsent sur la ressource en eau dans le futur pour nous permettre de mettre en place des mesures d’anticipation.

Les élu.es du territoire ont enfin été consultés en tant que décideurs et experts des politiques publiques lors du forum du RARRE en février 2024. Leur expertise et questionnements viennent finaliser la phase d’élaboration du rapport annuel qui peut désormais être dévoilé.