égalité femmes-hommes

Inscription de la liberté d’avorter dans la constitution : une victoire féministe

By 8 mars 2024No Comments

Le 4 mars 2024, les parlementaires réuni.es en congrès ont voté l’inscription de la liberté d’avorter dans la constitution française. Ce vote est historique. La France est désormais le seul pays au monde à évoquer explicitement la liberté d’interruption volontaire de grossesse dans sa constitution.

Il sera ajouté dans l’article 34 de la Constitution « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. »

C’est un immense pas en avant pour la liberté et les droits des femmes. Cette victoire a été acquise grâce aux associations féministes et militant.es qui revendiquent depuis des années que ce droit à l’IVG soit inscrit dans la constitution ; et par le travail collectif des parlementaires insoumis.es et écologistes qui œuvrent depuis deux ans à un compromis avec la majorité gouvernementale pour inscrire l’IVG dans la constitution française.

« L’inscription de la liberté d’avorter dans la constitution est une grande victoire pour les droits des femmes. Il s’agit maintenant de garantir ce droit constitutionnel – qui était la revendication initiale des associations féministes – en le rendant notamment effectif et en permettant à toutes et tous de pouvoir recourir à une IVG »

Laura Pfister

L’IVG est garanti par la loi, et est désormais une liberté inscrite dans la constitution.

Mais des obstacles perdurent dans l’accès à l’avortement.

Selon le planning familial, 130 centres d’IVG ont fermé ces quinze dernières années. Pour de nombreuses femmes il est de plus en plus difficile d’avorter en France. Les délais d’attente sont très inégaux entre les territoires : dans certains départements il faut parfois patienter plusieurs semaines pour avorter.

Le recours à l’IVG est en augmentation en France : 234 000 femmes en 2022 soit 17 000 de plus qu’à la période pré-covid19. L’allongement de deux semaines (de douze à quatorze) du délai légal de recours ne suffit pas à expliquer cette augmentation. Plusieurs milliers de femmes continuent d’avorter, à leurs frais, à l’étranger – notamment aux Pays-Bas- où la législation est plus souple.

Sur notre territoire, nous soutenons depuis des années les revendications du Planning Familial de l’Isère dont Céline Deslattes était la présidente. L’interruption volontaire de grossesse pour toutes et sans frais est un droit fondamental. Tout comme l’est le droit à la santé sexuelle et à l’éducation sexuelle. L’effectivité de ces droits permet une réelle égalité des sexes.

« C’est une immense émotion pour toutes les féministes et une avancée après des années de constatation de régression des droits. Une émotion particulière en pensant au Planning Familial de l’Isère que j’ai eu l’honneur de co-présider. Merci à toutes celles et tous ceux qui ont permis cette grande avancée. Enfin le droit fondamental de disposer de son corps inscrit dans la constitution, enfin nos libertés inscrites »

Céline Deslattes

La législation progresse. Après le remboursement à 100% de l’IVG, la possibilité pour les sages-femmes de pratiquer l’IVG, l’allongement du délai légal à 14 semaines, cette inscription de la liberté d’avorter est une étape marquante pour les luttes féministes et les droits des femmes.

La journée internationale des droits des femmes ce vendredi 8 mars est l’occasion de marcher pour la liberté des femmes à disposer de leurs corps, pour leurs droits et contre les violences conjugales.

Le départ de la manifestation a lieu à 14h au départ du CHU Grenoble-Alpes.