ClimatUrbanisme

Démolition de l’autopont : le premier acte concret de Grandalpe

By 27 octobre 2021No Comments

Fermé depuis un mois, l’autopont Marie Reynoard a commencé à être « grignoté ». Après des années d’études, cette démolition lance le renouveau d’une immense zone urbaine à cheval entre Grenoble, Échirolles et Eybens.

Les mâchoires à béton des pelles hydrauliques ont entamé leur action
Les mâchoires à béton des pelles hydrauliques ont entamé leur action

« C’est des souvenirs qui s’en vont. Je l’ai pris des milliers de fois. Ça va faire bizarre ! » Cette riveraine a bien compris qu’une partie de l’histoire de son quartier était en train de disparaître. Vestige de « cette époque où la voiture était reine », l’autopont sera détruit « pour mieux relier, créer des espaces plus conviviaux », comme le résume Christophe Ferrari, président de la Métropole.

Car c’est le paradoxe de ce pont qui, contrairement à sa fonction première, divisait au lieu de réunir. Bâti pendant les 30 glorieuses, il raconte d’abord une histoire de l’automobile, où tout était pensé pour les déplacements en voiture au détriment de… tous les autres. Le maire d’Echirolles Renzo Sulli soulignait « l’effacement d’une frontière entre Grenoble et Echirolles » quand le maire de Grenoble Eric Piolle insistait sur l’urgence « d’escamoter ces frontières urbaines pour mieux accueillir les bipèdes que nous sommes ».

« La nouvelle presqu’île de la métropole »

Un autre autopont subira le même sort dans quelques mois au sein de ce grand projet de Grandalpe, « la nouvelle presqu’île de la métropole » selon Christophe Ferrari. « Beaucoup d’énergie et de moyens seront mis en œuvre pour transformer ce quartier populaire », à l’image de ce qui a été pensé et construit à la confluence du Drac et de l’Isère.

Les maires de Grenoble, Echirolles et le président de Grenoble Alpes Métropole ont salué le lancement d'un projet hors norme
Les maires de Grenoble, Echirolles et le président de Grenoble Alpes Métropole ont salué le lancement d’un projet hors norme

Les pelles hydrauliques sont donc entrées en action pour mâcher, cracher, concasser ce vieux béton ferraillé aux allures increvables. Particularité de ce chantier : les restes digérés de béton seront réutilisés pour en faire une sorte de marbre moderne, assemblage de grains de matériaux de différentes tailles, afin de fabriquer du mobilier urbain.

La gêne sera de courte durée : « On fera en sorte de rouvrir la circulation la semaine prochaine » explique l’entreprise Carron chargée de la démolition.

Quand l’art s’invite dans l’urbanisme

C’est devenu un alliage qui a fait ses preuves : celui de la culture et du renouvellement urbain, « car les artistes sont là pour nous éclairer sur l’avenir et nous accompagner dans ces transitions », souligne Pascal Clouaire, adjoint à la culture de la Métropole.

Trois œuvres accompagnent donc ces premiers coups de pelle de Grandalpe :

  • Une palissade décorée, signée par Maude Guerche du studio BoraBord. Cette œuvre graphique (saurez-vous y lire les lettres et déchiffrer le message inscrit dans ces graphismes ?) permet également de voir le site de stockage des matériaux de déconstruction du pont à travers de petites ouvertures.
  • Le Grand Voyage, un jeu d’énigmes en plein air les vendredi 29 et samedi 30 octobre. Cet Escape game sur le cours de l’Europe se veut un voyage dans le temps, à travers l’histoire du quartier.
  • Une démarche participative d’économie circulaire : Stefan Shankland réutilisera les gravats issus de la démolition dans du « marbre d’ici » pour concevoir du mobilier sur l’espace public, en association avec les habitants du quartier.

. Lire l’article sur le site de Grenoble-Alpes Métropole